La journée du 8 mars a vu la célébration de la « Journée internationale des droits des femmes ». A toute fin utile il faut rappeler que ce n’est pas la journée de la femme comme certains peuvent le concevoir à bout de “ bonne fête de la femme ”, en offrant des fleurs, du chocolat ou encore des promotions commerciales “ spéciales ” pour les femmes etc. C’est l’occasion de faire un état des lieux de la condition des femmes dans nos sociétés actuelles.
Cela pourrait faire effet de répétition, mais on ne le dira jamais assez tant que des évolutions majeures ne seront pas constatées à ces différentes échelles de la vie d’une femme.
A l’heure où le spectre de l’affaire Weinstein est encore présent, qu’en est-il réellement des droits des femmes dans le monde particulièrement en Afrique ?
Inégalités des genres
« L’égalités des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles sont les véritables gageures de notre époque et le plus grand défi que le monde ait à relever en matière de droits fondamentaux. » Secrétaire général de l’ONU.
En France l’inégalité salariale entre hommes et femmes est de 25%. Pour les mêmes responsabilités les femmes touchent moins que les hommes et cela à tous les niveaux et corps de métiers. Cette inégalité longtemps décriée n’a pas connu d’évolution considérable en dépit des quelques lois et réglementations en vigueur. En Afrique, cette situation est plus marquée comme en témoigne le rapport du fond des nations unies pour la population (FNUAP).
Le Forum Économique Mondiale a aussi publié son rapport sur l’inégalité des genres et le constat est sans appel : nous sommes loin des objectifs envisagés par l’ONU pour l’égalité en 2030. Il faudra attendre environ 100 ans pour observer cette transformation de nos sociétés.
Sexismes et violences sexuelles ambulants
#Balance ton porc, #Metoo sont les différents hashtags de revendication que l’on a pu observer sur les réseaux sociaux ces six derniers mois à la suite du scandale Weinstein. Si ces mouvements ont été autant relayer, c’est bien pour exprimer un certain ras-le-bol des abus et violences dont sont victimes les femmes encore en 2018. Qu’elles que soit leur origine, leur milieu social, leur âge, les femmes subissent chaque jour des violences physiques et verbales. Si on s’attend à ce que les femmes soient en sécurité en famille, auprès des siens, c’est généralement dans ce lieu qu’elles sont agressées. En effet, une femme sur trois est victime de violence conjugale.
C’est ce que révèle la spécialiste Ougandaise en droits des femmes, Sheila Muwanga, dans une analyse pour Jeune Afrique « En Éthiopie, 71% des femmes disent avoir été physiquement et/ou sexuellement abusées par leur partenaire ».
Que dire des violences sur les réseaux sociaux ! Internet a permis de libérer la parole dans toutes les sphères de nos sociétés cependant celle-ci n’est pas toujours bienveillante vis-à-vis des femmes. D’après le centre Pew Research Center, les femmes ont deux fois plus de risques de faire l’expérience de la cyberviolence. Revenge porn, Cyberharcèlement sont autant de pratiques qui fragilisent l’équilibre émotionnelle et psychologique des femmes.
Liberté et droits à l’éducation
Si ces discriminations sont observées dans le monde, en Afrique il faut encore faire bouger les mentalités notamment en ce qui concerne le droit à l’éducation des jeunes filles.
En effet dans certains pays ou zones rurales d’Afrique, l’éducation est un concept réservé aux hommes, tandis que les jeunes filles sont reléguées à l’apprentissage des tâches ménagères en vue d’être de bonnes épouses et mères plus tard. Dès le plus jeune âge, les qualités chez les filles ne sont pas valorisées comme elles le sont chez les garçons. Ce qui entraine quand elles sont scolarisées un manque d’assurance ou des doutes quant à leur capacité intellectuelle.
Il en ait de même pour leur liberté à choisir leur futur conjoint, à se soustraire des pratiques de mutilation qui laissent des séquelles physiques et psychologiques.
Le changement
« Il n’y a aucune limite à ce que nous pouvons accomplir en tant que femme. » M.Obama.
Alors comment appréhender cette lutte des droits des femmes ? Il faut continuer à faire plus.
Eduquer, éduquer, éduquer. Cette célébration ne doit pas être manifeste que le 8 Mars. Il faut inculquer à nos sociétés le rôle important des femmes, véritable pilier dans les mécanismes de développement de l’économie.
Sensibiliser les hommes aux principes d’égalité dans tous les aspects de la vie quotidienne qu’elle soit professionnelle ou familiale. Nous devons impliquer et encourager les hommes à cette culture d’égalité, de respect et de droits pour la femme, car pour que cette lutte ait plus de poids, il faut nécessairement qu’ils acceptent la capacité qu’ont les femmes de s’exprimer et de se prendre en charge. A titre d’exemple, la Suède fait figure d’exemple car elle représente le pays où la notion d’égalité entre les sexes est plus actée. Le rapport du forum économique a aussi mis en lumière une avancée significative du Rwanda.
Nous devons miser sur le changement de nos systèmes éducatifs, en encourageant les filles et femmes à poursuivre leurs formations et mieux à s’engager vers des formations qu’on qualifie couramment “de filières d’hommes ”.
C’est à bout de volonté et de détermination que nous arriverons à atteindre cet objectif.
Par Cynthia Gnahoui
One thought on “8 Mars : Qu’en est-il ? – État des lieux de la condition des femmes dans nos sociétés actuelles.”
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