Un look à la garçonne, un air de Stromae, une magnifique âme artistique et beaucoup de talents.
Notre BWOI du jour est l’artiste sénégalo-mauritanienne Aysat.
L’ambassadrice d’une génération en mouvement, qui se veut libre et non conformiste, tire son inspiration de genres différents allant de Bob Marley à Georges Brassens en passant par le mbalax sénégalais. Quant aux mélodies, de ses influences découle une musique où se mélangent avec justesse reggae, pop et rythmiques afro-caribéennes, le tout sur une touche de musique électronique. Auteure-compositeur ayant collaboré avec une multitude d’artistes, de Kendji Girac à Louis Delort en passant par Louisy Joseph, Aysat prend la parole sur des morceaux qui réconcilient chanson à texte et chanson populaire. Après avoir été un temps la plume d’autres artistes, Aysat nous présente aujourd’hui son propre univers avec le titre « AILLEURS » , 1er extrait d’un EP de 5 titres intitulé « COMME UNE GRANDE » à paraître pour l’été 2018. Nous avons posé quelques questions à ce personnage artistique original, talentueux et intriguant.
Ce look à la garçonne est-il un choix artistique ou le reflet de votre personnalité ? Dites-nous en plus.
Je suis un vrai garçon manqué depuis toute petite. Et même si j’essaie du mieux que je peux depuis quelques années de révéler ma féminité, les coupes masculines sont celles qui me procurent encore aujourd’hui le plus d’assurance et donc paradoxalement celles à travers lesquelles ma féminité est exaltée selon moi.
Être artiste est-il un rêve de petite fille ou un concours de circonstances ? Comment vous retrouvez-vous dans le milieu de la musique ?
Au fond de moi j’ai la certitude d’être née chanteuse. Je n’ai jamais envisagé de faire autre chose plus de deux secondes (sourire). J’ai commencé par le danse, ma deuxième passion. La salle dans laquelle nous répétions était collée à une salle de chant, j’ai donc très vite appris à tenir un micro! Par la suite, une rencontre au hasard avec celui qui est devenu mon producteur quelques jours après que j’ai passé mon bac scientifique, a bousculé le destin !
Parlez-nous de votre titre « AILLEURS ». Que souhaitez-vous exprimer à travers celui-ci ?
Le titre « Ailleurs » résume ma vie à travers mes galères de femmes. Le but est de crier haut et fort qu’on n’est pas seule et que malgré tout on doit garder l’envie de s’en sortir et surtout notre sourire.
Du côté du clip, on remarque une belle scénographie et des chorégraphies très synchronisées, l’inspiration pour la direction artistique est de vous ? Quelle importance cela a dans votre oeuvre artistique ?
J’ai totalement écrit et imaginé ce Clip. Avec Sharx, le chorégraphe, l’idée était de casser les clivages invisibles qui, aussi aberrant que cela puisse être, persistent encore à notre époque. Je le voulais inclassable, intemporel à l’image de ma musique finalement !
À vous écouter, on dirait presque une Stromae féminine. Où puisez-vous vos inspirations en terme de rythmiques et paroles ?
Je ne pense pas me tromper lorsque je dis que Stromae et moi puisons probablement nos inspirations aux même endroits et époques à peu de choses près. George Brassens, que j’apprenais à la chorale de l’école m’a insufflé la passion des textes. Et Timbo quelques années plus tard celle des Beats.
Quelles sont les prochaines étapes de votre carrière ?
Mon rêve est de faire une tournée. Je pourrai mourir tranquille après ça (rires).
Pour finir, si vous deviez donner une citation qui caractérise votre parcours, que diriez-vous ?
« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » de Confusius