“Beauté Congo / Congo Kitoko” à la Fondation Cartier, “Malik Sidibe” au Grand Palais, “100% Afrique Capitales” à la Grande Halle de la Villette, “L’Afrique des routes” au musée du quai Branly etc… . Les récentes expositions au sein des grands musées parisiens et galeries d’art montrent le grand intérêt que suscite l’art contemporain africain auprès du grand public français voire du grand public international.
Ancrée dans une course effrénée vers le développement, l’Afrique doit s’engager à agir sur tous les fronts : l’économie, la démocratie, la santé mais aussi la culture notamment les arts plastiques. Or, c’est rarement à ce domaine que l’on pense quand il s’agit de parler de l’“Afrique du future”. Pourtant, c’est justement aujourd’hui grâce à la promotion des arts plastiques africains modernes, éveillés, colorés et poignants que l’image d’une Afrique archaïque se déconstruit. Et si les Etats africains peinent à mener la marche dans le domaine de l’art, la lumière provient souvent des personnalités africaines comme le millionnaire congolais Sindika Dokolo qui s’est depuis peu dévoué à l’art en devenant l’un des plus grands collectionneurs d’art africain. Mais les véritables chevaux de Troies sont les femmes africaines (est-ce vraiment étonnant ?).
On a une génération de femmes imprégnées par la mondialisation, qui tend à faire rayonner l’Afrique dans l’art contemporain. Alors lumière sur ces femmes africaines qui font bouger le monde de l’art. Episode numéro 2 : Marie Cécile ZINSOU.
C’est naturellement qu’elle décide de se lancer dans l’action sociale et culturelle dédiée à l’art contemporain africain, après avoir obtenu son diplôme en Histoire de l’Art. Fille de l’économiste et financier franco-béninois Lionel Zinsou, elle est attaché à l’Afrique par les liens du sang. Après son diplôme en poche, elle quitte la France pour vivre au Bénin et offre ses services à l’ONG autrichienne SOS Village d’enfants. Elle développe des compétences en affaires lorsqu’elle lance en 2005 sa société de communication et de nettoyage. Toutefois, l’art reste prégnant dans sa vie. La même année elle fonde avec l’aide de son père, la fondation Zinsou. Les objectifs de cette fondation étant la création d’espaces culturels dédiés à l’art en Afrique, l’organisation d’activités culturelles mettant en relation les artistes plasticiens ou encore l’installation de mi-bibliothèques en Afrique. Les résultats sont là : en novembre 2013 la fondation a pu inauguré la création du musée d’art contemporain de Ouidah dans le bâtiment historique de la villa Ajavon au Bénin. L’objectif étant de donner “de permettre aux enfants et aux adultes du Bénin d’avoir accès à la culture” et “pour faire dialoguer la culture moderne et contemporaine avec le public béninois” (1). Marie-Cécile Zinsou se sert de l’art pour porter également un message politique panafricain. Dans une interview accordée au magazine en ligne DW, elle affirme sa volonté de voir revenir sur le continent africain et notamment au Bénin les oeuvres d’art et artefacts qui ont été pillés par les Européens durant la colonisation et aujourd’hui exposés dans les musées occidentaux (2). Portant ainsi fièrement le titre de “jeune mécène” que lui donne le journaliste Pierre Cochez (3).
Références.
- http://www.dw.com/fr/interview-de-marie-c%C3%A9cile-zinsou/av-35958775
- http://fondationzinsou.org/ouidah-le-musee/
- http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Marie-Cecile-Zinsou-une-jeune-mecene-en-Afrique-_NG_-2010-10-01-556409
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