Jeune maman Franco-gabonaise, fiancée et mère d’une petite fille, Laetitia Mebaley est notre BWOI du jour. C’est à l’internat de Compiègne qu’elle a effectué sa scolarité de la classe de 4e en Terminale où elle a obtenu son Baccalauréat littéraire. Elle a ensuite fait ses études supérieures dans la communication avec une double compétence en diplomatie et relations internationales. En janvier 2016 elle est l’initiatrice du salon des jeunes entrepreneurs à Libreville au Gabon auquel ont participé plus de 500 jeunes. Aujourd’hui elle est à la tête de l’Agence de communication créative NOVATRIS et présidente fondatrice de l’Association Femmes Africaines & Pouvoir (AFAP) qu’elle a fondé à Paris en 2015. Entretien.
Qu’est ce qui te pousse à t’intéresser à la question du leadership ?
La notion de leadership est venue à moi de manière naturelle. Durant mon séjour au Ghana il y’a quelques années, j’ai été membre d’une église. Cette expérience m’a appris à vivre et à être leader dans ma vie de tous les jours. Très vite mon côté leader c’est révélé, toujours dans l’optique d’aider les femmes. C’était à la période où le Ghana recevait des réfugiés de Côte d’Ivoire. Mes propositions ont été acceptées et nous avons pu mettre en place des stratégies pour aider ces femmes qui vivaient dans des camps de réfugiés.
C’est ainsi que l’initiative AFAP t’es venue à l’esprit ?
Le Ghana a été une année de révélation pour moi. Durant un culte, à l’église dans laquelle je priais, le Pasteur avait sorti une prophétie sur moi disant que j’allais crée une dynamique de femme et que cela allait m’emmener a énormément voyager afin de donner des formations et encourager les femmes dans cette vision. Apres ce séjour d’un an au Ghana je suis rentrée en France, j’ai repris le cours normal de ma vie. Et c’est pendant ma grossesse que l’idée d’AFAP est née en moi.
C’était une période où j’avais beaucoup de temps car je ne pouvais pas beaucoup bouger. Je réfléchissais beaucoup à ma vie, à mes projets d’avenir, et je me suis dit pourquoi ne pas mettre ce temps à profit. Un jour je me suis décidée, j’ai pris mon ordinateur et j’ai commencé à mettre toutes mes idées, ma vision, faire des recherches sur le leadership, la notion de réseau, de mise en relation et le tout c’est fait automatiquement. Voilà comment est née l’AFAP.
Est-ce facile de diriger un tel réseau de femmes ?
Non ce n’est pas facile mais j’ai envie de dire que tout tourne autour de la notion de leadership. J’y suis très attachée et c’est cela le message que j’essaie de propager autour de moi. Il faut en permanence marcher sur des œufs, il ne faut pas que les personnes aient l’impression que tu prends de l’ascendance sur elles. On y travaille au quotidien depuis maintenant 3ans, on a eu des périodes difficiles, mais on en ressort grandis et nous essayons de ne plus reproduire les mêmes erreurs.
Et d’où te vient ce côté entrepreneurial ?
J’ai vécu dans des pays où les gens se battent pour ce qu’ils aiment et en vivent alors je me suis dit pourquoi pas moi. Pourquoi doit-on respecter les schémas et les codes qui disent qu’après les études tu dois aller dans une entreprise ou intégrer l’administration obligatoirement pour considérer qu’on a réussi sa vie ? Et j’ai bondis sur une opportunité d’affaire, car j’ai eu la chance de travailler pour l’ambassade du Gabon en France, j’ai conçu tout ce qui était communication sur le digital pour eux. Et lorsque je pars, car il s’agissait juste d’un stage d’étude, il se rendent compte de l’importance du travail que je faisais. Il y avait une véritable problématique et ils n’étaient pas formés au digital. Donc ils m’ont proposé un contrat de prestation de services afin de continuer à travailler pour eux, c’est ainsi que rapidement vu la facilité de création d’entreprise en France j’ai pu en moins de 24h créer mon entreprise et donc répondre à cet appel d’offres.
Et donc l’aventure ML communication commence ?
Oui ensuite j’ai ouvert mes services à d’autres structures en conseil en communication. Jai travaillé avec beaucoup de jeunes entrepreneurs un peu partout. C’est ce que j’aime faire, j’aime créer, accompagner les gens à donner vie à leur vision et leur faire comprendre que la communication est primordiale dans la stratégie de développement d’une entreprise. Aujourd’hui ML Communication a mué en devenant l’agence NOVATRIS. Disons que j’ai grandis et ma structure avec, j’ai donc décidé de changer de nom et de positionnement pour attaquer le marché gabonais et africain. Avec une touche supplémentaire de créativité, notre Slogan c’est « la Communication autrement ». Nos métiers : Le personal branding, corporate branding, relations publiques et l’événementiel.
Parle nous du salon des jeunes entrepreneurs que tu as organisé au Gabon en 2016…
Ayant vécue dans des pays ou l’entreprenariat est un sujet quotidien, je me suis dit je viens d’un pays dans lequel il y’a beaucoup de jeunes et l’administration étant saturée il faut leur offrir d’autres options. L’une d’elles passe par la vulgarisation de l’entreprenariat. C’est ainsi que j’ai organisé le salon des jeunes entrepreneurs. Il était aussi question de montrer qu’il y avait déjà a cet époque des jeunes qui entreprenaient mais n’avaient pas suffisamment de visibilité ni suffisamment de marché. Et réunir tous ceux qui ont la charge de le faire pour donner de solutions à ces difficultés que nous vivons dans ce secteur.
Et comment vois-tu ton avenir ?
Je me vois créer une véritable maison de production, un groupe de communication. D’ailleurs je monte la première web TV 100% féminine qui fera la promotion de la femme africaine dans toutes ses activités. Cette chaîne est simplement la matérialisation du concept Super Woman qui continue de faire sortir d’autres petits concepts.
Sur le plan de ma passion, l’accompagnement des femmes, je rêve encore et toujours d’un réseau de femmes qui deviendra un jour je l’espère un véritable lobby pour les femmes de tout le continent afin que toutes ensembles nous puissions atteindre nos objectifs. Ceux de l’avancée des droits et du statut de la femme, celui de l’autonomisation financière de la femme africaine, de l’émancipation des femmes. Vraiment pouvoir continuer à travailler et à améliorer le statut de la femme, et leurs conditions. Et si Dieu me donne la grâce de continuer à être la voix de ces femmes, j’en serais bien heureuse. Mais avant toute chose mon principal objectif est d’être un véritable modèle pour ma fille.
Recueillis par Emmanuelle Omondo