L’industrie de la beauté en Afrique représente un vrai potentiel. L’agence de conseil Roland Berger estimait que ce marché pourrait passer le cap des 10 milliards de chiffre d’affaires en 2018. C’est ce secteur prometteur que notre BWOI a pénétré. Découvrez comment Masha AKRÉ, cette jeune femme ivoirienne engagée de 28 ans, titulaire d’un Master 2 en Droit et Action Humanitaires, a donné à sa passion un tout autre sens.
Qu’est-ce que Afrodict ?
Afrodict est la première plateforme de réservation de prestations de beauté en ligne en Côte d’Ivoire qui propose des prestations telles que : Coiffure, Maquillage, Onglerie, Soins esthétiques. Nous regroupons les meilleurs professionnels du milieu.
Passée d’une vie de bureaucrate à l’univers de l’entreprenariat est-il aisé ?
Je n’ai jamais été bureaucrate, j’ai choisi de faire le droit public pour m’orienter vers les droits de l’homme et l’humanitaire ; ce faisant, j’ai eu la chance d’intégrer un Organisme internationale dès la fin de mes études et on était beaucoup plus sur le terrain et à l’intérieur du pays avec des ONG locales dans l’accomplissement de certains projets en vue d’améliorer le cadre de vie des populations.
La mutation n’a pas été un réel problème pour moi en fait car parallèlement j’exerçais déjà ma passion. À un moment j’ai juste décidé de donner une chance à ma passion qui devenait très présente dans ma vie, je m’étais juste donné 1 an pour essayer, le résultat on le connaît. J’ai pris la décision, certes ce n’était pas forcément facile mais je sais que j’allais regretter toute ma vie (rires) si je n’avais pas essayé. Je préfère me dire : « j’ai essayé, ça n’a pas marché » que de dire « j’ai toujours voulu essayer mais je n’ai jamais eu le courage ». Aujourd’hui je ne regrette pas.
Vous avez choisi l’industrie de la beauté pour exprimer votre potentiel, pensez-vous que ce secteur a un réel avenir en Afrique ?
Jamais je n’aurai pensé exercer pleinement dans ma passion un jour, de fil en aiguille les choses se sont dessinées et cela parce qu’il y a bien un marché croissant, et je ne pense pas, je crois plutôt que ce secteur a un très grand avenir ici en Afrique. Figurez-vous que la femme moyenne dédie 20% de son budget global aux soins et prestations de beauté. Une étude a même montré que la femme africaine tend à devenir l’une des plus grandes consommatrices de cosmétiques au monde avec un taux de croissance qui évolue de 10% chaque année contre 4% pour le reste du monde.
Qu’en est-il de sa digitalisation (de ce secteur), car c’est bien ce que vous avez fait ?
Tout à fait, nous sommes venus révolutionner la façon de consommer la beauté. En Afrique en générale la digitalisation n’a pas totalement intégré nos mœurs, c’est un fait. Mais le retour qu’on a bien qu’un peu timide encore, n’est pas non plus catastrophique. On a beaucoup d’espoir face aux comportements des consommateurs. C’est ce qui nous booste tous les jours.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez-dû faire face ?
La réticence au départ de certains clients à passer par la plateforme, ils préféraient appeler directement, difficultés de faire changer les habitudes de consommation. Réticence de certains professionnels à adhérer parce qu’ils croyaient qu’on voulait les arnaquer. Mais aujourd’hui on a beaucoup avancé heureusement
Votre plus belle réussite depuis cette aventure entrepreneuriale.
J’ai pour habitude de dire que toutes les choses qu’on a faites petites comme grandes qui nous ont rempli de bonheur sont une réussite pour nous.
Quels sont vos projets pour Afrodict ?
Que de belles choses à venir. Dans l’immédiat, on attaque bientôt les teams building (spécial entreprises), on finalise des contrats importants et on lance Afrodict événementiel. C’est tout ce que je peux vous dire pour l’instant. Restez connectés.
Votre meilleur conseille pour les femmes qui souhaitent embrasser une carrière dans l’entreprenariat en Afrique ?
Croyez en vous ! Ne vous lancez pas sans un minimum de préparation, d’informations. La motivation, la persévérance, la passion ne doivent pas vous quitter un seul instant. Ne venez pas à l’entrepreneuriat pour faire comme les autres, venez parce que vous croyez que vous avez quelque chose à apporter sinon, ne devenez pas entrepreneure : ce n’est pas une fatalité.
Propos recueillis par Cynn Noufé