Plusieurs années de violences inter-communautaires ont positionné, dans l’esprit de l’opinion, la République Centrafricaine (RCA) comme un État « de guerre ». Impossible de citer les récents événements politiques majeurs en RCA de 2013 à 2016, sans évoquer le rôle de Mme Panza. Allons à la découverte des multiples facettes de cette africaine de 61 ans.
Lundi 20 janvier 2015 en Centrafrique. 75 personnes ont décidé : elle sera la première femme à présider la République Centrafricaine. « Elle », c’est Catherine Samba Panza, née à Fort-Lamy (aujourd’hui N’Djamena) au Tchad, en 1954.
Si le Conseil National de la Transition l’a choisie, c’est pour assurer l’intérim à la tête de l’Etat centrafricain, après que le Président putschiste Michel Djotodia ait quitté le fauteuil, et en attendant d’élire démocratiquement un nouveau président. C’est ainsi que madame Panza se retrouve à passer 02 années sur le siège présidentiel, avant de confier les rênes du pouvoir au président Faustin-Archange Touadéra, élu chef de l’Etat en février dernier.
D’aucuns lui prêtaient toutes les dispositions nécessaires étant donné qu’elle avait été avant cela, en début 2013, 37e maire de la capitale, Bangui « la coquette ».
La tâche assumée par Samba Panza en tant que Présidente de transition n’a pas seulement été de gérer un pays, mais de gérer un pays amoché par la guerre et à l’équilibre fragile. Son cahier de charges n’a de ce fait pas été de tout repos, entre le désarmement des milices, l’organisation d’élections et du retour des populations déplacées.
Outre ses réalisations, « l’incorruptible » comme elle s’est souvent faite appeler, représente un symbole fort pour le genre, en tant que troisième femme à diriger un Etat africain.
De multiples facettes
Catherine Samba Panza n’est pas que cette femme politique de poigne dont elle a donné l’image il y a quelques années. Nous avons là :
- Une femme d’affaires qui a passé 20 ans au sein de la filiale centrafricaine du groupe Allianz, avant de créer sa propre entreprise de courtage en assurances en 2008 ;
- Une mère de 03 enfants dont 02 résident en France, pays avec lequel elle a démontré entretenir d’excellentes relations. Par ailleurs, elle est mariée à Cyriaque Samba Panza, une personnalité politique également reconnue ;
- Une juriste de formation suite à l’obtention de plusieurs diplômes à Paris dont : une licence en sciences de l’information et de la communication et un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en droit des assurances obtenus à l’Université de Paris II – Assas ;
- Une militante au CV associatif fourni.
En effet, Samba Panza est vice-présidente de l’Association des femmes juristes de Centrafrique et engagée dans la défense des droits de l’homme. C’est dans ce cadre qu’elle a parcouru la région des Grands Lacs en tant que formatrice en droits de l’homme du programme Afrique d’Amnesty International.
Toutefois, tout n’est pas blanc et virginal concernant la « mère de la nation centrafricaine ». A côté des qualités qu’on lui reconnait en tant que femme politique, des critiques ont également été émises. C’est ainsi que certains observateurs la taxerait de « népotique » ou « d’intéressée », pour avoir nommé sa fille à un poste de responsabilité pendant sa présidence, ou encore à cause de la fameuse affaire #AngolaGate. A ce propos, elle a été accusée d’avoir fait transiter 3 millions de dollars de dons angolais de façon irrégulière.
Contraste : « Je ne suis pas une politicienne »
Ce qu’il y a d’exceptionnel dans ce parcours politique, c’est que Cathérine Samba Panza affirme ne pas être intéressée par la chose politique. Elle a, d’après ses interventions dans de nombreux médias, simplement répondu à l’appel de son pays.
Quant aux perspectives d’avenir, son projet se résume à la création des fondations et de mémorial pour lesquels elle est d’ailleurs à la recherche de financements.
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